lundi 18 septembre 2017

"La servante écarlate" de Margaret Atwood

Intriguée par le regain d’intérêt pour ce roman, je l'ai lu (lentement mais surement en un bon mois) avant de découvrir la série télévisée.

Résumé 

Couverture La servante écarlate 
Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.





Mon avis

J'ai beaucoup apprécié cette dystopie dont certains codes sociétaux font écho à la place de la femme dans certaines sociétés actuelles et passées.

Sans être un roman féministe, j'ai apprécié découvrir le rôle attribué à chaque femme, et regrette que le roman soit centré sur un seul personnage. Defred est en effet un personnage troublant, et très réel dans sa soumission avec une pointe de transgression et met bien en avant la difficulté d'entrer vraiment en résistance, du fait des moyens de pression utilisées par les oppresseurs.

La description de la société, de la manière dont elle s'est construite ressemble un peu à l’Allemagne nazie, référence qui est confortée par la postface (qu'il faut absolument lire car elle éclaire le récit d'un œil extérieur et apporte des réponses à certains flous). Le rôle de la femme dans sa fonction procréatrice est mis en avant par le personnage principal, mais l'entourage notamment les Martha ou les domestiques restent assez mystérieuse. On sent l'oppression sous le coté lisse de la société, et les privilèges de ceux au pouvoir et qu'ils font tout pour conserver. J'ai trouvé interessant d'avoir à la fois le quotidien très monotone des servantes et de découvrir aussi l'envers du décor. Les personnages secondaires apparaissent au gré des "rencontres" de Defred, notamment selon l'évolution des familles dirigeantes et parfois apportent un éclairage complémentaire.
La place de l'enfant y est surtout abordée par le stade foetus, et il est troublant de voir qu'il est central sur ce plan là, mais que l'enfant en lui même semble détaché des préoccupations des personnages dirigeants.

Par ailleurs, l'arrivée au pouvoir des extrémistes religieux se fait par flash back régulier et montre la diminution progressive des libertés ayant permis l'instauration de cet univers. J'avoue avoir eu un peu de mal au départ avec le style froid de la narratrice et les retours au passé incessants, mais après quelques chapitres, l'alchimie se fait et les deux versants de l'histoire qui se complètent nous tiennent en haleine.
J'en profite pour saluer la fin du roman qui surprend par son ouverture.

J'ai commencé la série (épisode 5 au moment de l'écriture de l'article) et je trouve vraiment intéressant la manière dont elle complète le roman, notamment sur certains personnages secondaires, comme Moira ou Deglen. Les femmes y sont vraiment mises en avant, dans leur lutte contre l'oppression et paraissent moins passives que dans le roman.
La société y est aussi développée progressivement, et les flash back plus étoffés.

Au total : Une série et un roman qui amène une réflexion sur la place de la femme dans son coté maternel et sur la manière de résister.






3 commentaires:

  1. Je suis ravie que tu aie aimé ce roman, et j'en suis d'autant plus ravie que j'ai convaincue une de mes meilleures amies de l'acheter en librairie cet après-midi :P

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  2. Je n'ai vu que la série, mais je l'ai trouvée très intéressante. Elle met en avant un univers vraiment très noir !

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  3. Contente que ça t'ait plus. Je trouve que la série et le livre sont très complémentaires. Le livre retranscrit mieux la sensation d'enfermement de la narratrice, la série donne plus de corps à l'univers.

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